Faut-il fermer les yeux ou agir ?

Après avoir assisté à la conférence sur les pesticides le 26 novembre 2013, ou découvert le contenu de l’article « Pesticide: un scandale français » en lisant le compte-rendu de Jean SAINT-DIDIER, nous sommes tous interloqués et nous demandons ce que nous devrions, et surtout pourrions bien, faire pour améliorer les choses. Il est certain que le sujet est complexe et sent le soufre. En réfléchissant sur la morale de la fable de La Fontaine « Les animaux malades », le blocage devient complet : sommes-nous tous puissants ou misérables? Finalement, peut-être bien que oui !
Comment suis-je arrivé à cette brutale conclusion? Je vais essayer de vous faire part de ma réflexion.

L’impact de la conférence
Ce que François Veillerette nous a dit n’est pas une nouveauté. Il n’y a donc pas de surprise. Déjà, en 1999 Jean-Claude Pierre nous mettait en garde sur le sujet. En 2003, le Dr Lylian Le Goff nous alertait sur l’évolution de l’infertilité masculine, en 2005 le Pr Dominique Belpomme, nous décrivait ces maladies créées par l’homme qui se manifestent après un long temps de latence, en 2007 Jean-Marie Pelt a été clair sur les dangers que nous transmettons en héritage aux générations futures, en 2009 Le Pr Charles Sultan a mis en évidence l’incidence des pollutions chimiques sur la santé de l’enfant. L’environnement a donc un impact sur notre santé et sur celle de nos descendants, c’est irréfutable.
Le progrès et son système
Après 1945, notre société de consommation est partie de la demande qui a été progressivement satisfaite par l’offre. Après les 30 glorieuses, le consommateur satisfait n’a pas réalisé que l’offre avait pris les commandes en inventant de nouveaux besoins non vitaux. L’économie n’est plus au service de l’homme, les rôles sont maintenant inversés. Pour inciter à consommer plus, le marketing fait miroiter des prix bas (vivons mieux vivons moins cher). Les conséquences sont dramatiques : nos déchets (la part de ce que nous achetons et ne consommons pas) augmente d’année en année avec un coût que nous supportons dans nos collectivités, et un impact sur l’environnement dont le coût est transféré aux générations futures.
L’offre n’a plus de limites. Il nous faut retrouver raison en définissant nos besoins propres et en choisissant ce qui nous convient. Nous devons donc nous efforcer d’évoluer en modifiant notre façon d’agir.
Pourquoi agir en évoluant ?
Pour préserver notre santé et celle de nos proches, la priorité doit porter sur les causes des pathologies lourdes avant de remédier aux conséquences. Notre système de santé actuel ne traite que les conséquences et doit supporter les coûts qui en résultent, et que nous ne sommes plus en mesure de financer. La qualité de l’alimentation est donc une priorité avec l’habitat et les produits d’entretien. Toutes les atteintes portées à l’environnement par notre consommation irrationnelle suivant aveuglément l’offre du marché sont autant de charges que nous reportons sur le dos des générations futures. Ce système économique ne devient plus soutenable et ne pourra donc pas durer. Il faut donc agir de façon différente dès maintenant..
Qui doit agir?
Nous sommes en France, tout le monde se retourne vers l’État. Sa structure ultra lourde met des années pour introduire les Directives Européennes dans la législation française, qu’il a ensuite bien du mal à faire respecter dans le domaine de l’environnement.
Nos regards vont donc vers les collectivités. Certaines font déjà beaucoup pour préserver l’environnement avec des moyens financiers insuffisants. Les autres n’ont pas encore compris l’importance des problèmes environnementaux de ce siècle.
Le consommateur ne peut donc que se prendre par la main et compter sur lui-même dès lors qu’il a compris les enjeux d’aujourd’hui et surtout de demain. D’ailleurs, c’est le consommateur qui détient le pouvoir financier : c’est lui qui finance, par ses achats, aussi bien les bons que les mauvais produits, et par ses impôts, ses erreurs du passé, du présent et du futur.
Comment pouvons nous agir ?
La décision d’agir pour évoluer vers un environnement plus sain, doit être prise en famille avec tous les membres du foyer y compris les enfants et les petits enfants. L’ensemble de nos achats doit être examiné avec soin pour nous assurer de leur qualité et de leur innocuité. Aujourd’hui, les produits alimentaires font mention sur l’emballage des additifs entrant dans leur composition répertoriés selon une codification européenne « Exxx ». Pour savoir ce que cachent ces étiquettes il suffit d’avoir en main un guide de poche qui fournit en quelques mots les informations suffisantes pour savoir ce que l’on achète. Les magasins du réseau Biocoop nous apportent cette garantie sur l’ensemble des produits qu‘ils proposent. D’une façon générale, les produits frais de proximité sont préférables aux conserves et produits industriels congelés. Si beaucoup de magasins de proximité ont disparu en zone urbaine, de nombreux producteurs, en zone rurale, assurent aujourd’hui la vente directe de leur production. C’est le cas de 84 producteurs localisés dans le nord Deux-Sèvres (catalogue téléchargeable sur www.paysbocagebressuirais.com).
Nous pouvons maintenant ne plus être esclave d’une société de consommation orientée vers un développement éphémère et évoluer vers un véritable développement durable et une sobriété heureuse. Nous sommes assez puissants pour y parvenir, il suffit maintenant de vouloir.
Jean-Claude BRIANCEAU

Post Author: Didier Dolé