«La Responsabilité Sociétale des Entreprises» par Jean-Claude Brianceau
Depuis la fin du siècle dernier, de nombreuses entreprises se sont engagées dans une certification ISO 9000, le but étant l’amélioration des procédés internes avec un gain de productivité. Postérieurement, les aspects déchets, économie d’énergie, rejets… ont été pris en compte dans la norme ISO 14000. Aujourd’hui, le complément logique et nécessaire de ces deux normes est la prise en compte de la responsabilité sociétale de l’entreprise.
Dans l’éditorial du moi de juin, « Maison commune et bien commun » , nous avons montré « l’urgence de remettre de l’ordre dans notre maison » et de « s’attaquer conjointement aux questions écologiques et aux questions sociales ». Déjà quelques entreprises, mais aussi certaines collectivités, ont pris conscience de l’importance de changer de paradigme. Pour celles-ci, l’avenir ne peut être tourné que vers le développement d’un modèle économique intégrant l’environnement et le social.
Cette démarche est aujourd’hui connue sous le sigle RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). En fait, pour une entreprise déjà certifiée ISO 9000 et 14000, cette démarche intègre les préoccupations sociales, environnementales, et économiques dans les activités et dans les interactions avec leurs parties prenantes. Autrement dit, l’entreprise entre dans des processus de développement durable avec la prise en compte des trois piliers fondamentaux indissociables que sont : l’environnement, le social et l’économie. Les entreprises entrant dans cette logique montrent qu’elles sont capables de répondre aux attentes de la société civile tout en préservant les équilibres environnementaux de façon pérenne. Pour ce faire, les entreprises doivent identifier toutes les parties prenantes (collectivités, voisinages, clients, fournisseurs, associations…) qui gravitent autour d’elles, et agir en étroite coopération avec celles-ci. Elles doivent aussi identifier les impacts de leurs activités et de leurs décisions. sur le social, l’environnement et l’économie.
Cette approche RSE est volontaire, et pour s’assurer de bons résultats il est recommandé de suivre la norme ISO 26000, aujourd’hui reconnue au niveau international dans 99 pays. Cette norme est un outil de progrès continu dans les domaines du social, de l’environnement et de l’économie, au sein de notre maison commune, la planète. Cette norme définit la responsabilité sociétale comme :
« Responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement transparent et éthique qui contribue au développement durable y compris à la santé et au bien-être de la société, prend en compte les attentes des parties prenantes, respecte les lois en vigueur et est compatible avec les normes internationale, est intégré dans l’ensemble de l’organisation et mis en œuvre dans ses relations. »
Aujourd’hui, les compétences de Sèvre Environnement nous permettent de proposer aux entreprises une coopération efficace pour ce qui concerne l’environnement, l’un des 7 domaines de la démarche RSE détaillés dans la norme ISO 26000.
C’est dans ce cadre que nous intervenons déjà dans plusieurs entreprises du bocage. Leurs demandes partent d’un besoin de bien appréhender leur environnement proche, afin d’identifier les liens directs entre cet environnement et leurs activités économiques.
Dans un premier temps, il est nécessaire de réaliser des inventaires de biodiversité sur les sites des entreprises afin de bien connaître la richesse biologique présente et son interdépendance avec l’activité économique. Ces inventaires faune et flore sont réalisés sur plusieurs saisons afin d’être plus complets sur une année.
Le second temps est la réalisation d’un plan de gestion des espaces prenant en compte les inventaires réalisés. Ce plan de gestion met d’abord l’accent sur les points d’amélioration à apporter sur les infrastructures en faveur de la biodiversité (aménagement des bassins d’orages, aménagement sur les bâtiments afin d’éviter les collisions avec les oiseaux, amélioration de la continuité des corridors biologiques, amélioration de la gestion des espaces verts). Ces actions permettent une meilleure intégration de l’entreprise dans son environnement (intégration paysagère, intégration éco systémique cherchant toujours les équilibres environnementaux). Par la suite, le plan de gestion va plus loin en donnant des préconisations de gestion pour augmenter la capacité d’accueil du site en faveur de la biodiversité. Cela s’illustre souvent par des plantations de haie, l’installation de ruches, la création de zones boisées, de mares, la remise en état de zones humides, la gestion différenciée des espaces verts (hauteur des tontes, suppression des pesticides par exemple…), création de zones récréatives (aire de piquenique)… Toutes ces actions conduisent aussi à l’amélioration du cadre de vie des salariés de l’entreprise.
La RSE est pour nous une opportunité de pouvoir travailler avec des entreprises désireuses d’améliorer leur environnement. Nous apportons nos compétences en réponse à ces nouveaux besoins des entreprises. C’est aussi l’occasion d’effectuer des programmes de formation pour le personnel. Ce travail représente un véritable enrichissement pour les entreprises mais aussi pour Sèvre Environnement.
La RSE préserve les équilibres
environnementaux de façon pérenne.
