Nombreux sont ceux qui considèrent aujourd’hui que le compostage c’est l’affaire des communes. En effet, c’est bien dans les déchetteries que l’on se « débarrasse » de ses déchets c’est-à-dire de ce qui ne sert plus à rien. Sous le vocable « déchets » nous englobons aujourd’hui des matières de grande valeur agronomique dont nous avons à peu près tous besoin . Envoyer ces matières vers les déchetteries représente un grand gâchis pour ceux qui jettent et une charge pour les communes qui nous font d’ailleurs payer la facture. Quelles sont ces déchets si précieux et comment pouvons-nous les exploiter ? Voyons cela ensemble.
La disparition de l’humus est un des problèmes majeurs de l’agriculture d’aujourd’hui. Cette disparition crée des réactions en chaîne qu’il est très difficile de maîtriser (appauvrissement des sols, lessivage, pollution de l’eau, chute de la biodiversité des sols…). L’humus est donc la clé de la fertilité. Maintenir et, si possible, augmenter la teneur du sol en humus devrait être l’objectif de tout agriculteur et jardinier. La fertilisation, contrairement à ce qui se passe avec les engrais chimiques, doit avoir pour objectif de rendre le sol plus vivant et non pas seulement d’apporter des éléments minéraux aux plantes. Toutes les interventions effectuées en agriculture et en jardinage doivent donc avoir pour objectif de donner davantage de vie au sol. Grâce à l’humus, les éléments nutritifs dont les plantes ont besoin pour se développer se trouvent libérés et deviennent disponibles à chaque stade de leur développement. Dans un sol riche en humus, les plantes cultivées germent et s’enracinent facilement, se développent en pleine santé et demeurent résistantes à l’égard des champignons et des ravageurs.
Depuis la nuit des temps et partout où l’homme cultive, élève des animaux, consomme et transforme leurs produits, on trouve des déchets de toutes sortes. Mettre ensemble ces déchets et les transformer en compost permet de retrouver un humus sur nos sols et, cerise sur le gâteau, diminuer notre poubelle qui aujourd’hui ne cesse d’augmenter.
Nos jardins d’agrément, nos potagers et nos cuisines regorgent de matières qui peuvent être et devraient toujours être compostées. Au lieu de jeter à la poubelle ou brûler ces matières, et par la suite acheter du terreau en magasin, pourquoi ne pas composter?
En effet, un compost de jardin est composé de matières végétales fraîches comme les plantes adventices arrachées, les coupes de gazon, les feuilles vertes, les tiges vertes, les résidus de légumes et de fruits. Viennent s’y ajouter les fanes des pois et haricots, les feuilles mortes, tous les restes fanés et morts des fleurs et les tailles des arbustes. De plus, à tout cela, on rajoutera les déchets verts de la cuisine (épluchures, petits restes de légumes cuisinés, sans oublier le marc de café, les coquilles d‘oeufs…). Après quelques mois de compostage en tas ou en composteur on obtiendra un terreau fertile idéal pour le jardin.
L’aménagement du tas de compost doit se faire avec quelques précautions. Pour commencer on doit le placer sur un sol légèrement travaillé et le conserver toujours au même endroit pour favoriser la présence permanente de la faune et la flore des décomposeurs. Plus la variété des matières compostées est grande plus le compost sera riche et équilibré. Il est donc recommandé de mélanger au maximum.
Pour que la décomposition des végétaux puisse se faire dans de bonnes conditions le tas doit conserver un taux d’humidité de 40 à 60 % , ce qui signifie qu’il ne doit pas être sec mais surtout pas franchement humide; il doit conserver une bonne fraîcheur. Lorsque le tas est terminé il faut le couvrir avec des matériaux laissant passer l’air (feuilles, paille…). Pour ceux qui utiliseront un coffre de compostage fermé cette couverture ne sera pas nécessaire. Après 6 semaines il est recommandé de le retourner en le brassant pour assurer une bonne aération. Après cela, il suffira d’attendre 3 à 6 mois environ pour obtenir un compost mûr prêt à l’utilisation au potager et au jardin.
Pour ceux qui ne disposent que d’un espace restreint, l’emploi d’un coffre de compostage est une bonne solution. Des coffres de différentes tailles sont disponibles dans le commerce et auprès de certaines mairies.